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XXII

COLÈRE ET REPENTIR DU GÉNÉRAL.


Moutier alla en effet chez le curé, mais non pas pour amener Torchonnet au général, dont la colère était redoutable. Furieux comme il l’était contre ce misérable Torchonnet, il l’aurait assommé, mis en pièces sans pitié. Il alla donc chez le curé, le trouva travaillant dans sa chambre. Torchonnet était resté dans la salle d’entrée.

« Pardon, monsieur le curé, si je vous dérange ; il s’agit de choses graves, et j’ai besoin de votre aide pour nous tirer d’affaire. »

Moutier raconta brièvement au curé ce qui venait de se passer et ce qui avait été découvert par le récit naïf du petit Paul.

« Vous voyez mon embarras, monsieur le curé ; si le général voit Torchonnet, il le tuera sans le vouloir et sans le savoir ; d’un autre côté, si je reviens sans lui, il va vouloir venir lui-même le chercher. Et puis, le père des enfants est tellement indigné de la méchanceté, de l’ingratitude de Torchonnet envers Jacques, que de ce côté-là encore, il y a un danger à éviter.

LE CURÉ.

Vous avez bien fait, mon bon ami, de venir m’en