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Si tu ne veux pas, tu n’auras pas de pralines. — Je veux bien, mais je veux avant demander à Jacques. Il me dit : — Imbécile ! » Et il s’en est allé, et il a emporté ses belles choses d’or.

— Gredin, scélérat ! s’écria Dérigny. Si je le tenais, je lui donnerais une rossée dont il se souviendrait ! Misérable ! Vouloir faire passer pour un voleur et un ingrat mon fils, mon pauvre Jacquot ! mon bon et honnête Jacquot !

LE GÉNÉRAL.

Et c’est ce misérable qui ose me demander de l’emmener avec moi ! qui a le front de m’appeler son père ! qui a l’audace de vouloir être comte Dourakine et l’héritier de ma fortune ! Moutier, mon ami, allez me chercher cet effronté coquin, ce voleur, ce scélérat.

MOUTIER.

Mon général, permettez qu’avant de vous l’amener, je raconte à M. le curé ce qui s’est passé, et que je le mette en sa présence.

LE GÉNÉRAL.

Pourquoi faire ? Le curé est trop bon ! Il ne saura pas le corriger. Donnez-le-moi ; je me charge de l’étriller de façon à lui faire passer l’envie de m’avoir pour père et de m’accompagner en Russie.

MOUTIER.

Oui, mon général ; je cours le chercher.