faire le gentil avec moi, à me crier tes sottises aux oreilles, à me faire rouler à terre sous prétexte de m’embrasser ! »
Torchonnet, qui s’était mis en tête de se faire adopter et emmener par le général, s’écria :
« Pardon, pardon, mon bienfaiteur, mon père ! prenez-moi avec vous, emmenez-moi avec vous.
— T’emmener, polisson ! quand je t’emmènerai, ce sera pour te faire knouter, envoyer en Sibérie.
Si tu veux le knout, je te ferai prévenir quand je partirai, sois-en certain.
— Je veux tout ce que vous voulez, mon père, s’écria Torchonnet qui ne savait ce qu’était le knout ni la Sibérie.
— En vérité ! Eh bien, voici ce que je veux. »
Le général saisit Torchonnet par les cheveux, lui donna un soufflet, un coup de poing, force coups de pied ; le traîna à la porte et le jeta dehors malgré ses cris. Il referma la porte, s’éventa avec son mouchoir, se promena sans mot dire et rentra dans sa chambre.
Comme il a battu ce pauvre Torchonnet ! c’est méchant, ça ; je ne l’aime plus du tout.
Je ne comprends pas ce qui a pris à Torchonnet. Le général s’est mis en colère, et Torchonnet continuait toujours.
Il a probablement eu connaissance de l’idée qui avait passé par la tête du général, et il a espéré la faire exécuter en feignant une grande tendresse.
Torchonnet est un mauvais garçon, perverti par les