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LE GÉNÉRAL.

Au secours ! chassez ce fou ! Moutier, mon brave ami, prenez-le, arrachez-le de dessus mon pauvre ventre qu’il écrase. »


Ils roulèrent par terre.

Moutier avait déjà tiré Torchonnet, qui aplatissait d’autant mieux le ventre du général ; enfin, il parvint à lui donner une secousse qui lui fit lâcher prise, mais si brusquement, que le général perdit l’équilibre et tomba sur lui et sur Moutier : tous trois roulèrent par terre, le général jurant et assommant de ses robustes poings Torchonnet, qu’il écrasait de son poids et qui criait de toute la force de ses poumons. Moutier toucha à peine terre et se releva lestement, avant que la lourde chute du général eût été complète. Lui et Dérigny remirent le général sur pied ; il n’avait heureusement d’autre mal que la secousse fort amortie par Torchonnet et par Moutier. Sa colère contre Torchonnet reprit une nouvelle force.

« Polisson, animal ! s’écria-t-il, je t’apprendrai à