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II

L’ANGE-GARDIEN.


« Y a-t-il du logement pour moi, pour deux mioches et pour mon chien ? recommença Moutier à la porte de l’auberge.

— Entrez, Monsieur, il y a de quoi loger tout le monde, » répondit une voix enjouée.


Entrez, Monsieur, il y a de quoi loger tout le monde.

Et une femme à la mine fraîche et souriante parut sur le seuil de la porte.

« Entrez, Monsieur, que je vous débarrasse de votre cavalier, dit la femme en riant et en enlevant doucement le petit Jacques de dessus les épaules du voyageur. Et ce pauvre petit qui dort tranquillement sur le dos du chien ! Un joli enfant et un brave animal ! il ne bouge pas plus qu’un chien de plomb, de peur d’éveiller l’enfant. »

Pourtant le bruit réveilla enfin le petit Paul ; il ouvrit de grands yeux, regarda autour de lui d’un air étonné, et, n’apercevant pas son frère, il fit une moue comme pour pleurer et appela d’une voix tremblante :

« Jacques ! veux Jacques !

JACQUES.

Je suis ici ; me voilà, mon Paul. Nous sommes très-heureux ! Vois-tu ce bon monsieur ? il nous a amenés

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