Comment vous appelez-vous ?
Je m’appelle Moutier.
Je n’oublierai jamais votre nom, monsieur Moutier.
Je n’oublierai pas non plus le tien, mon petit Jacques ; tu es un brave enfant, un bon frère. »
Depuis que Jacques était sur les épaules de Moutier, celui-ci marchait beaucoup plus vite. Ils ne tardèrent pas à arriver dans un village à l’entrée duquel il aperçut une bonne auberge. Moutier s’arrêta à la porte.
« Y a-t-il du logement pour moi, pour ces mioches et pour mon chien ? demanda-t-il.
— Je loge les hommes, mais pas les bêtes, répondit l’aubergiste.
— Alors vous n’aurez ni l’homme ni sa suite, » dit Moutier en continuant sa route.
L’aubergiste le regarda s’éloigner avec dépit ; il pensa qu’il avait eu tort de renvoyer un homme qui semblait tenir à son chien et à ses enfants, et qui aurait peut-être bien payé.
« Monsieur ! Hé ! monsieur le voyageur ! cria-t-il en courant après lui.
— Que me voulez-vous ? dit Moutier en se retournant.
J’ai du logement, Monsieur, j’ai tout ce qu’il vous faut.
Gardez-le pour vous, mon bonhomme, le premier mot, c’est tout pour moi.