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Moutier entra chez le général, qui écrivait.

MOUTIER.

Mon général, nous partons demain si vous n’y faites pas d’obstacle.

LE GÉNÉRAL.

Quand vous voudrez, mon ami ; je restais ici pour vous et pour Elfy plus que pour moi ; je me porte bien et je suis prêt à continuer ma route. J’écrivais tout juste à un carrossier que je connais à Paris, de m’envoyer tout de suite une bonne voiture de voyage : ces coquins de Bournier m’ont volé la mienne et je suis à pied.

MOUTIER.

Mais, mon général, vous n’aurez pas votre voiture avant dix ou quinze jours : et que feriez-vous ici tout ce temps-là ? »

LE GÉNÉRAL.

Vous avez raison, mon cher ; mais encore me faut-il une voiture pour m’en aller. Je n’aime pas les routes par étapes, moi ; et comment trouver une bonne voiture dans ce pays ? »

Moutier tournait sa moustache ; il cherchait un moyen.

MOUTIER.

Si j’allais à la ville voisine en chercher une, mon général ?

LE GÉNÉRAL.

Allez, mon ami. Où est madame Blidot ?

MOUTIER.

Dans la salle, mon général, à servir quelques voyageurs avec Elfy.

LE GÉNÉRAL.

Demandez-leur donc s’il n’y pas de diligence qui passe par ici. »