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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.
PAUL.

Eh bien ! maman, gardez-le ce pauvre homme, il sera si content !

MADAME BLIDOT.

Il ne voudra pas, mon enfant ; il s’ennuierait beaucoup. »

Le général rentra, le visage rouge, les cheveux ébouriffés, Paul s’élança au-devant de lui.

« Général, restez avec nous toujours ; vous serez content, vous ne pleurerez plus ! »

Le général sourit, et, passant sa main sur la tête de Paul :

« Je ne peux pas rester, mon garçon, mais je vous emmènerai tous les deux avec moi si vous voulez.

PAUL.

Je ne veux pas m’en aller ; je veux rester avec maman et tante Elfy.

LE GÉNÉRAL.

Et toi, Jacques, veux-tu ?

JACQUES.

Je ne veux pas quitter Paul, maman et tante Elfy. »

Jacques prit la main de Paul et l’emmena dans le coin le plus éloigné de la salle où ils se rencognèrent contre le mur.

Le général regardait ces deux jolis enfants, dont les cheveux bruns bouclés faisaient ressortir leurs charmants visages, leurs teints frais et leurs physionomies à la fois douces et décidées.

« Charmants enfants ! dit le général à mi-voix. En vérité, je voudrais avoir ces enfants-là. Je les adopterais : ils n’ont ni père ni mère. Voyons, enfants, continua-t-il tout haut, venez avec moi, je serai votre pe-