Page:Ségur - L’auberge de l’ange gardien.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIV

AUTRES PENSÉES BIZARRES DU GÉNÉRAL.


Quand on se réunit pour dîner, l’œil malin du général attira l’attention d’Elfy. Elle s’attendait à quelque malice, mais pas à celle qu’il méditait. À la fin du repas, qui fut animé par les réflexions des enfants sur les événements passés et futurs, le général dit avec un grand soupir :

« Demain sera un triste jour pour vous, ma pauvre enfant.

— Pourquoi cela ? répliqua Elfy avec quelque frayeur.

LE GÉNÉRAL.

Parce que nous serons partis, Moutier et moi.

ELFY.

Partis ! demain ? Pourquoi si vite ?

LE GÉNÉRAL.

Parce que, ma déposition étant faite, grâce à vous, ma pauvre Elfy, nous n’avons plus que faire ici, et nous allons prendre nos eaux.

ELFY.

Votre déposition !… C’est pourtant vrai, Joseph, c’est moi qui vous fais partir.

MOUTIER.

Eh bien ! ne faut-il pas que nous achevions notre