Pardon, Monsieur, je suis entré parce que je dois rester. Et si vous me faites sortir, vous serez fort attrapé.
Parlez plus poliment à la justice, Monsieur. Des étrangers ne doivent pas assister à l’interrogatoire que j’ai à faire, et je vous réitère l’ordre de sortir.
L’ordre ! Sachez, Monsieur, que je n’ai d’ordre à recevoir de personne que de mon souverain (qui est très-loin). Sachez, Monsieur, qu’en me forçant à m’en aller, vous faites un acte inique et absurde.
Et sachez enfin que, si vous m’obligez à quitter cette salle, aucune force humaine ne m’y fera rentrer de plein gré et n’obtiendra de moi une parole relative à ces coquins.
Eh ! Monsieur, c’est ce que nous vous demandons ; taisez-vous et partez.
Je sors, Monsieur ! Et je me ris de vous et de l’embarras dans lequel vous allez vous trouver. »
Le général enfonça son chapeau sur sa tête et se dirigea vers la porte. Moutier entrait au même moment ; il se rangea, porta la main à son képi :
« Pardon, général, » dit-il.
Le général sortit.
Le juge d’instruction regarda d’un air surpris.
« Qui êtes-vous, Monsieur ? » dit-il à Moutier.
Moutier, le principal témoin de l’affaire, monsieur le