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XIII

LE JUGE D’INSTRUCTION.


Quand tout le monde se réunit le lendemain pour le café, le général examina avec satisfaction les visages radieux qui l’entouraient. Le repas fut gai, mais court ; chacun avait à ranger et à travailler. Moutier se chargea de faire la chambre du général et la salle, pendant que les deux sœurs, aidées de Jacques, nettoyaient la vaisselle de la veille et préparaient tout pour la journée. Le général sortit ; il faisait beau et chaud. En allant et venant dans le village, il vit arriver les gendarmes escortant une charrette où se trouvaient Bournier, étendu sur le dos à cause de sa blessure, son frère et sa femme, assis sur une banquette. Une autre voiture, contenant le juge d’instruction et l’officier de gendarmerie, suivait la charrette. On s’arrêta devant l’auberge ; on fit descendre le frère et la femme Bournier ; deux gendarmes les emmenèrent et les firent entrer dans la salle où se trouvaient déjà les magistrats et l’officier. Deux autres gendarmes apportèrent l’aubergiste, qui criait à chaque secousse qu’il recevait, malgré les précautions et les soins dont on l’entourait. Ils l’étendirent par terre sur un matelas ; le juge d’instruction appela un des gendarmes.


Il vit arriver les gendarmes.