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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

LE GÉNÉRAL.

Le coquin ! Moutier, mon ami, nous irons voir ça demain. A-t-on emmené les trois brigands ?

MOUTIER.

J’y ai été voir tout à l’heure, mon général ; les gendarmes les ont emmenés dans une voiture ; et le juge d’instruction doit venir demain matin.

ELFY.

Déjà !

MOUTIER.

Nous reviendrons bientôt, Elfy ; ce ne sera pas long. Trois semaines de bains, deux jours de route pour aller et venir ; pas tout à fait un mois en tout.

LE GÉNÉRAL.

Oui, oui, je vous reviendrai bientôt, ma chère enfant ! C’est gentil à vous de me regretter autant ! »

Elfy sourit et Moutier aussi. Le général prit un air malin.

LE GÉNÉRAL.

C’est bien pour moi que vous avez soupiré, Elfy ?… Pas de réponse ? Qui ne dit mot consent… Ce soupir vous vaudra une montre d’or et sa chaîne.

ELFY.

Mais non, mon général ; ce n’est pas juste ; je ne veux pas… Vous savez bien…

LE GÉNÉRAL.

Je ne sais rien du tout ; est-ce que ce n’est pas pour moi que vous avez soupiré si tristement tout à l’heure ?

ELFY.

Pas du tout ; vous le savez bien. C’est pour Joseph.

LE GÉNÉRAL.

Cette franchise mérite une récompense, et vous aurez

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