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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

LE GÉNÉRAL.

Un délicieux gâteau fait avec des amandes hachées et du sucre.

PAUL.

Comme les amandes que nous pilons, Jacques et moi, pour faire du lait d’amandes ?

LE GÉNÉRAL.

Ah ça ! mais !… Dites donc, maman Blidot, vos enfants sont ignorants comme des cruches ! L’un me demande si un baba est comme les chaussons aux pommes de tante Elfy ; l’autre, si un nougat c’est comme le lait d’amandes qu’il pile. Ils ne connaissent rien, mais rien du tout.

LE CURÉ.

Prenez garde, mon général ! il y a bien des choses qu’ils connaissent et sur lesquelles ils pourraient vous prendre en défaut.

LE GÉNÉRAL.

Je vous crois sur parole, monsieur le Curé, et je continue mon dîner… Eh bien ! eh bien ! dites donc, petits, je n’ai pas fini.

JACQUES.

Monsieur le général, c’est que… cela n’amuse pas beaucoup Paul ; et moi, je n’y comprends pas grand’chose. »

Et Jacques courut rejoindre Paul, qui s’était sauvé dans le jardin.

La journée se passa gaiement pour tout le monde : il vint plusieurs voyageurs demander à dîner ou à se rafraîchir avec du cidre, du pain et du fromage. Jacques, qui avait congé ce jour-là, aida au service avec une activité et une amabilité qui lui valurent les éloges