Page:Ségur - L’auberge de l’ange gardien.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

L’ENFANT.

Ceux qui veulent bien.

L’HOMME.

Vous en donne-t-on assez ?

L’ENFANT.

Quelquefois, pas toujours ; mais Paul en a toujours assez.

L’HOMME.

Et toi, tu ne manges donc pas tous les jours ?

L’ENFANT.

Oh ! moi, ça ne fait rien, puisque je suis grand. »

L’homme était bon ; il se sentit très-ému de ce dévouement fraternel et se décida à emmener les enfants avec lui jusqu’au village voisin.

« Je trouverai, se dit-il, quelque bonne âme qui les prendra à sa charge, et quand je reviendrai, nous verrons ce qu’on pourra en faire ; le père sera peut-être de retour.

L’HOMME.

Comment t’appelles-tu, mon pauvre petit ?

L’ENFANT.

Je m’appelle Jacques, et mon frère, c’est Paul.

L’HOMME.

Eh bien, mon petit Jacques, veux-tu que je t’emmène ? J’aurai soin de toi.

L’ENFANT.

Et Paul ?

L’HOMME.

Paul aussi ; je ne voudrais pas le séparer d’un si bon frère. Réveille-le et partons.

JACQUES.

Mais Paul est fatigué ; il ne pourra pas marcher aussi vite que vous.