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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

y retournerait pour le rendre à ses parents, car il la gênait plus qu’il ne lui rapportait, mais qu’il n’en serait pas plus heureux, parce que ses parents étaient pauvres et avaient bien assez d’enfants sans lui. Et qu’elle avait dit plus tard la même chose aux Bournier, et leur avait indiqué la demeure et le nom de ses parents.


Elle n’était pas sa mère, elle l’avait volé.

Jacques engagea Pierre à raconter cela au bon curé, qui pourrait peut-être aller voir les Bournier et savoir d’eux les indications que la mendiante leur avait données sur les parents de Torchonnet.

Jacques et Paul demandèrent au curé la permission de rester chez lui avec Torchonnet, ce que le curé leur accorda avec plaisir.

Le général et le curé rentrèrent à l’Ange-Gardien. Moutier causait avec Elfy ; madame Blidot achevait l’ouvrage de la maison et disait son mot de temps en temps.

LE GÉNÉRAL.

Les voilà, monsieur le Curé ! Quand je vous disais ! »

Le curé alla à Elfy et lui donna sa bénédiction d’une voix émue.

LE CURÉ.

Soyez heureuse, mon enfant ! Votre choix est bon ; ce jeune homme est pieux et sage ; je l’ai jugé ainsi la première fois qu’il est venu chez moi pour prendre des renseignements sur vous, et surtout dans les quelques jours qu’il a passés chez vous depuis.

MOUTIER.

Monsieur le Curé, je vous remercie de votre bonne opinion, et comme à l’avenir tout doit être en commun entre Elfy et moi, je vous demande de me donner un bout de la bénédiction qu’elle vient de recevoir. »

Moutier mit un genou en terre et reçut, la tête incli-