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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.
ELFY.

Dans cette chambre ici à côté ; ça fait que nous n’aurons pas à le descendre ce soir, si vous voulez encore coucher près du général. »

Moutier prit le lit tout roulé et le porta dans la chambre indiquée par Elfy ; après l’avoir posé dans un coin, il regarda tout autour de lui.

« La jolie chambre ! dit-il. Un papier tout frais ! Des meubles neufs ! Et quelques livres. Rien n’y manque, ma foi. Chambre soignée, on peut bien dire.

ELFY.

C’est qu’elle vous est destinée. Nous n’y avons encore mis personne, et nous l’appelons : chambre de notre ami Moutier. C’était un souvenir pour vous et de vous. Jacques va quelquefois balayer, essuyer là dedans, et il dit toujours avec un soupir : « Quand donc notre bon ami Moutier y sera-t-il ? »

Avant que Moutier eût le temps de remercier Elfy, Jacques et Paul se précipitèrent dans la salle et dans les bras de Moutier.

« Ah ! vous voilà enfin dans votre chambre, dit Jacques. Restez-y, mon ami, mon bon ami. Restez : nous serions tous si heureux !

MOUTIER.

Impossible, mon enfant ! Je ne servirais qu’à gêner votre maman et votre tante.

JACQUES.

Gêner ! Ah ! par exemple ! Elles ont dit je ne sais combien de fois que vous leur seriez bien utile, et que vous êtes si bon et si obligeant qu’elles seraient enchantées de vous avoir toujours.

MOUTIER.

Très-bien, mon ami, je te remercie des bonnes pa-