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L’AUBERGE DE L’ANGE-GARDIEN.

heureux, et ce serait un moyen de le rendre bon garçon, s’il ne l’est pas encore, et plus tard un brave homme, un bon chrétien.

ELFY.

Vous avez raison, toujours raison. Au revoir donc, et ne soyez pas trop longtemps absent.

MOUTIER.

Le moins que je pourrai. Viens, Jacquot ; à bientôt, Elfy. »


Un craquement se fit entendre. (Page 106.)

Moutier sortit, tenant Jacques par la main. En entrant dans l’auberge Bournier, ils entendirent un concert de gémissements, d’imprécations et de jurements ; les blessés avaient repris connaissance ; les braves du village les avaient déjà garrottés et les gardaient en se promenant devant eux en long et en large ; ils répondaient par des jurons et des coups de pied aux injures que leur prodiguaient les prisonniers. Quand Moutier entra dans la salle, il demanda si Torchonnet avait été délivré ; on l’avait oublié, et Moutier alla avec Jacques ouvrir la porte du charbonnier ; mais la clef n’y était