vous fait dire madame Blidot, monsieur le sergent. Tout sera prêt pour recevoir votre monsieur. »
Aidé de trois hommes vigoureux, il l’emporta.
Moutier posa un matelas par terre, étendit dessus l’étranger ; aidé de trois hommes vigoureux, il l’emporta ainsi et le déposa chez madame Blidot, dans la chambre et sur le lit qu’elle leur indiqua. Elle aida Moutier à lui enlever ses vêtements, à laver le sang figé sur son visage et qui le rendait méconnaissable. Quand il fut bien nettoyé, Moutier le regarda ; il poussa une exclamation de surprise.
« Quelle chance, ma bonne madame Blidot ! Savez-vous qui je viens de sauver du couteau de ces coquins ? Mon pauvre général prisonnier ! c’est lui ! Comment diantre a-t-il été se fourrer par là ? Le voilà qui ouvre les yeux ; il va revenir tout à fait. »
En effet, le général reprenait connaissance, regardait autour de lui, cherchait à se reconnaître ; il examinait madame Blidot. Il ne voyait pas encore Moutier, qui s’était effacé derrière le rideau du lit ; mais quand le général demanda : « Où suis-je ? Qu’est-il arrivé ? » Moutier se montra et, lui prenant la main :
« Vous êtes ici chez mes bonnes amies, mon général. Le brigand chez lequel vous étiez descendu a la cuisse cassée, son frère a le crâne défoncé, et la femme a reçu un coup d’assommoir dont il lui restera quelque chose si elle en revient.
Comment ! encore vous, mon brave Moutier ? C’est pour vous que je suis venu me fourrer dans ce guêpier, et c’est vous qui m’en tirez, qui êtes encore une fois mon brave sauveur ?
Trop heureux, mon général, de vous avoir rendu ce