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de lui donner son avoine et de le bouchonner.

Kersac.

Tu sais bouchonner un cheval, toi ?

Jean.

Je crois bien, monsieur ; j’en ai bouchonné plus d’un à l’auberge de Kérantré.

Kersac.

Très bien, mon garçon ; tu me rendras service, car je suis pressé d’aller à mes affaires pour les porcs. Attends-moi ici ; je serai de retour dans deux heures. Après l’avoine tu feras boire mon cheval.

Jean.

Oui, oui, monsieur, je sais bien ; et du foin après avoir bu.

Kersac.

C’est ça ! Au revoir. »

Jean s’empressa de mener le cheval à l’écurie.

« Allons, Jeannot, dit-il, viens m’aider ; tu bouchonneras d’un côté et moi de l’autre.

Jeannot.

Plus souvent que je toucherai au cheval de ce méchant homme. Toi qui es son favori, tu peux l’aider ; mais moi, je n’ai pas de remerciements à lui faire.

Jean.

Écoute, mon Jeannot, avoue que tu as été maussade et qu’il n’a pas tapé fort.

Jeannot.

Fort ou non, il a tapé, et il n’avait pas le droit de me taper.