même. Bien merci, monsieur ! Pardon de vous avoir dérangé.
Pas de dérangement, mon ami… Mais, j’y pense, je vais à Vannes ; montez dans ma carriole, c’est votre route, et cela vous avancera toujours de quatre lieues, car vous n’êtes guère à plus d’une lieue d’Auray.
Bien des remerciements, monsieur ; ce n’est pas de refus.
Alors, montez vite et partons. Je suis pressé. »
Jean grimpa lestement et fit grimper Jeannot, qui n’avait pas dit une parole. Jean se mit près du maître de la carriole ; Jeannot se plaça dans le coin le plus reculé. Le brave homme, qui recueillait les petits voyageurs, fouetta son cheval, et on partit au grand trot. Jean était enchanté ; il n’avait jamais roulé si vite. Jeannot semblait effrayé ; il se cramponnait aux barres de la carriole. Le conducteur se retourna et regarda attentivement Jeannot.
Ton camarade est muet, ce me semble ? »
Jean rit de bon cœur.
Muet ! Pour cela non, monsieur ; il a la langue bien déliée. Il ne dit rien, c’est qu’il a peur.
Peur de qui, de quoi ?