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Jeannot.

Il n’en sait pas plus que nous. Ces gens riches, ça voyage en voiture ; ils ne savent seulement pas le chemin qu’ils font. »

Une carriole attendait tout attelée devant une maison que les enfants allaient dépasser. Un homme sortit de la maison et s’apprêta à monter dans la carriole.

« Monsieur, dit Jean en courant à lui et en ôtant poliment sa casquette, pouvez-vous nous dire combien nous avons de lieues d’ici à Paris ?

L’homme.

D’ici à Paris ! Mais tu ne vas pas à Paris, mon pauvre garçon ?

Jean.

Pardon, monsieur ; nous y allons, Jeannot et moi, pour rejoindre Simon et pour gagner notre vie ; et nous voudrions savoir s’il y a bien loin et combien il nous faudra de jours pour y arriver.

L’homme.

Miséricorde ! Mais vous ne comptez pas y aller à pied ?

Jean.

Pardon, monsieur ; il le faut bien ; nous n’avons pas les moyens d’y aller dans une belle carriole comme vous.

L’homme.

Mais, petits malheureux, savez-vous qu’il y a d’ici à Paris cent vingt lieues ?

Jean.

C’est beaucoup ! Mais nous y arriverons tout de