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lard, de la salade, et ils burent du cidre. Quand le repas fut terminé, l’étranger se leva.

« Jean, dit-il, quand tu seras à Paris, tu viendras me voir ; je te laisserai mon adresse ; j’y serai dans huit jours. Où logeras-tu ?

Jean.

Je n’en sais rien, monsieur ; c’est comme le bon Dieu voudra.

L’étranger.

Où demeure ton frère Simon ?

Jean.

Rue Saint-Honoré, no 263.

L’étranger.

C’est bien, je ne l’oublierai pas… Montre-moi donc ta bourse, que je voie si ton compte y est. »

Jean la lui présenta sans méfiance.

« Jean, dit l’étranger, veux-tu me faire un présent ?

Jean.

Bien volontiers, monsieur, si j’avais seulement quelque chose à vous offrir.

L’étranger.

Eh bien, donne-moi ta bourse, je te donnerai une des miennes.

Jean.

Très volontiers, monsieur, si cela vous fait plaisir : elle n’est malheureusement pas très neuve ; c’est M. le curé qui l’a donnée à maman pour mon voyage. »

L’étranger prit la bourse après l’avoir vidée.

« Attends-moi, dit-il, je vais revenir. »