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vous épouser. Parbleu ! C’est pourtant bien simple et bien naturel. Et je vous dis : Voulez-vous, oui ou non ? Si vous dites oui, vous me rendrez bien content ; vous me payerez de tout ce que vous prétendez me devoir. Si vous dites non, vous êtes une ingrate, un mauvais cœur ; vous me donnez du chagrin en récompense de ce que j’ai fait pour vous. Voyons, Hélène, répondez, au lieu de me regarder d’un air effaré, comme si je venais vous égorger.

Hélène.

Monsieur Kersac, est-il possible que vous ayez cette idée ?

Kersac.

Il ne s’agit pas de ça. Oui ou non ?

Hélène.

Oui, mille fois oui, monsieur. Pouvez-vous douter du bonheur avec lequel j’accepte ce nouveau bienfait ?

Kersac.

À la bonne heure donc ! Ce coquin de Simon ! m’a-t-il causé du tourment ! »

Et la serrant encore dans ses bras avec une force qui fit crier grâce à Hélène, il courut annoncer à ses gens la nouvelle surprenante de son mariage.

Kersac.

« Eh bien, vous n’êtes pas surpris, vous autres ?

— Pour ça non, monsieur ! lui répondit-on en souriant. Chacun le désirait et l’espérait depuis longtemps. Hélène mérite bien le bonheur que lui envoie le bon Dieu. Vous ne pouviez mieux choisir, monsieur. »