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Hélène.

Tout ce que vous voudrez, monsieur ; vous savez si j’ai la volonté de vous obéir en tout.

Kersac.

Oh ! il ne s’agit pas d’obéir, il s’agit de vouloir.

Hélène.

C’est pour moi la même chose ; je veux tout ce que vous voulez.

Kersac.

C’est-il bien vrai, ça ? Alors ! sac à papier !… j’ai peur. Parole, j’ai peur !

Hélène.

Qu’est-ce donc, mon Dieu ? Est-ce que… mon petit Jean… ?

Kersac.

Il ne s’agit pas de petit Jean ! Brave garçon, cet enfant ! j’en suis fou… mais il ne s’agit pas de ça ; il s’agit de vous.

Hélène.

Mais parlez donc, monsieur, vous me faites une peur !

Kersac.

Hélène, Hélène, vous ne devinez pas ? »

Et comme Hélène le regardait avec de grands yeux étonnés, Kersac la saisit dans ses bras, manqua l’étouffer, et dit enfin :

« Je veux que vous soyez ma femme ! »

Puis il la lâcha si subitement, qu’elle alla tomber sur un banc qui se trouvait derrière elle.

La surprise et la chute la rendirent immobile ! Kersac crut l’avoir blessée sérieusement.