« Chère Suzanne, lui dit un jour Abel, votre mère me dit que vous avez refusé le duc de G… Vous voulez donc rester fille ? ajouta-t-il en souriant.
Je n’épouserai jamais un homme que je ne connais pas, que je n’aime pas, et qui me demande pour la fortune que je dois avoir.
Mais, chère enfant, vous connaissez le duc de G… : vous l’avez vu bien des fois.
Ce que j’en connais ne me convient pas. Il parle légèrement de tout ce qui me plaît, de tout ce que j’aime ! Auriez-vous le courage de m’engager à épouser un homme sans religion ?
Non, jamais, Suzanne ; je suis trop votre ami pour vous donner un si dangereux conseil.
Alors ne me proposez plus personne, jusqu’à ce que…
Achevez, Suzanne ; jusqu’à ce que… ?
Jusqu’à ce que vous m’ayez trouvé un homme qui vous ressemble.
Suzanne… je sais que vous pensez tout haut avec moi. Je connais votre franchise, votre sincérité. Dites-moi le fond de votre pensée. Que voulez-vous dire par là ?