Parce que ça ne dépend pas de lui, monsieur Roger. De même qu’on n’aime pas au commandement, on ne peut pas s’empêcher d’admirer ce qui est admirable.
Oh ! mon Dieu ! toi aussi, Jean ! C’est mal ça ! Maman, je suis fatigué : expliquez-lui que je ne fais rien d’extraordinaire ni d’admirable ; que je ne suis pas bon, comme ils croient tous ; que c’est le bon Dieu qui m’aide à souffrir ; que sans lui je ne pourrais pas… Je suis fatigué ; parlez pour moi, maman.
Ne te tourmente pas, cher petit ; je te promets d’expliquer à Jean ce que tu me demandes.
Et à M. Kersac aussi !
Oui, oui ; à M. Kersac aussi !
— Merci, maman. »
Et Roger, fatigué, ferma les yeux. Il ne tarda pas à les rouvrir ; il souffrait, et il luttait mieux contre la souffrance quand il regardait le crucifix et la Sainte Vierge qui étaient en face de son lit. Jean, habitué aux soins à lui donner dans ses moments de crises douloureuses, lui frotta doucement, tantôt le dos, tantôt les jambes ; Mme de Grignan lui mouillait le front avec une eau calmante, et lui faisait respirer de l’eau camphrée. La crise se calma, mais il ne put s’étendre dans son lit : il resta