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pas avoir l’air d’un prince se promenant incognito. »

Kersac et Jean continuèrent sans M. Abel et ne tardèrent pas à arriver.

Le petit Roger se trouvait un peu mieux ; il fut très content de voir Jean et lui demanda quelques détails sur la noce. Il sourit au récit de la promenade de Kersac avec la voiture de M. Abel. Il demanda quelques détails sur les toilettes, sur le déjeuner et sur ce qu’on ferait plus tard.

« Est-ce que ton ami, M. Kersac, est rentré avec toi ?

Jean.

Oui, monsieur Roger ; il avait envie d’avoir de vos nouvelles.

Roger.

Il est bien bon ; dis-lui que je le remercie bien et que je le prie de venir me voir avant son départ ; je ne voudrais pas qu’il quittât Paris sans me voir.

Jean.

Certainement qu’il ne s’en ira pas sans vous faire ses adieux, monsieur Roger, il vous admire trop pour cela.

Roger.

Pourquoi m’admire-t-il ? il ne faut pas qu’il m’admire. Dis-lui cela, Jean ; n’oublie pas. Je veux bien qu’il m’aime : voilà tout.

Jean.

Je le lui dirai, monsieur Roger ; mais je ne pense pas qu’il vous obéisse en ça.

Roger.

Pourquoi donc ? Pourquoi ?