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Meurice ; nous avons bien des choses à régler pour la noce, et pas de temps à perdre ; c’est pour après-demain. Tâchez de venir tous les deux avec lui ; nous arrangerons les heures, les moyens de transport, etc. »

M. Abel sortit.

Jean.

Monsieur Kersac, je vais vous laisser un moment pour aller chez le pauvre petit M. Roger ; il voudrait bien vous voir, le pauvre enfant ; vous voulez bien que je revienne vous chercher, n’est-il pas vrai ? Il a si peu de distraction, le pauvre petit ! Et il est si gentil ! si doux, si patient ! un vrai petit ange.

Kersac.

Je t’attends, mon ami, je t’attends. »

Lorsque Jean entra chez Roger, sa mère était près de lui. Celui-ci tourna la tête avec effort.

« Et ton ami, M. Kersac ? dit-il. Je voudrais bien le voir, si cela ne l’ennuie pas trop.

Jean.

Je vais vous l’amener, monsieur Roger ; il sera bien content de faire connaissance avec vous ; il vous aime sans vous connaître.

Roger.

Il est trop bon. Tous ceux qui m’aiment sont trop bons. Je n’ai rien fait pour qu’on m’aime. Tout le monde se fatigue pour moi, et moi je ne fais rien pour personne.

Jean.

Rien ! vous appelez rien de prier pour nous