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et si vous êtes le brave, l’excellent homme que je crois, épousez la mère de votre jeune ami Jean. Vous n’aurez pas à vous en repentir. »

« Cette lettre m’a décidé ; j’ai pensé à ton avenir, au mien, et je me suis dit : Hélène sera ma femme et Jean sera mon fils.

Jean.

Merci, monsieur, merci ; mille fois merci ; j’ai réellement trop de bonheur d’avoir rencontré deux hommes aussi excellents que vous et M. Abel.

Kersac.

Ah çà ! dis donc, je voudrais bien le voir, ton M. Abel. Je l’aime, rien que de t’en entendre parler.

Jean.

Je le lui dirai, monsieur, je le lui dirai. À présent, monsieur, je vais aller à mon ouvrage, pour ne pas tout laisser à faire à ce bon M. Barcuss, qui s’échine pour me donner du bon temps.

Kersac.

Je vais y aller avec toi, je ne te quitte pas d’une semelle ; je te regarde déjà comme mon fils. Mais n’en parle à personne qu’à Simon ; on rirait de moi, et cela ne m’irait pas. Je leur donnerais une volée de coups de poing qui gâterait la noce.

Jean.

Permettez-moi, monsieur, de le dire à M. Abel ; j’ai l’habitude de lui parler de tout ce qui m’intéresse.