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II

LA RENCONTRE


Le lendemain au petit jour, Hélène se leva, fit deux petits paquets de provisions, les enveloppa avec le linge et les vêtements des enfants, et s’occupa de leur déjeuner ; au lieu du pain sec, qui était leur déjeuner accoutumé, elle y ajouta une tasse de lait chaud. Aussi, quand ils furent éveillés, lavés et habillés, ce repas splendide dissipa la tristesse de Jean et les inquiétudes de Jeannot. La petite fille dormait encore.

Le moment de la séparation arriva : Hélène embrassa dix fois, cent fois son cher petit Jean ; elle embrassa Jeannot, les bénit tous deux, et fit voir à Jean plusieurs pièces d’argent qui se trouvaient dans la poche de sa veste.

« Ce sont les braves gens, nos bons amis de Kérantré, qui t’ont fait ce petit magot, pour reconnaître les petits services que tu leur as rendus,