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Hélène.

Miséricorde ! monsieur ! Vous n’allez pas dépenser tout ce que vous emportez ?

Kersac.

J’espère que non. Mais… dans une ville comme Paris, il ne faut pas risquer de se trouver à court. On ne sait pas ce qui peut arriver ; un accident, une maladie !

Hélène.

Oh ! monsieur ! Le bon Dieu vous protégera ; il ne vous arrivera rien du tout, et vous nous reviendrez en bonne santé, j’espère bien.

Kersac.

Je l’espère bien aussi, ma bonne Hélène. Et, à présent, adieu, au revoir ; et préparez un lit pour votre garçon. Et embrassez pour moi ma petite Marie, qui est à l’école. »

Kersac embrassa Hélène sur les deux joues, selon l’usage du pays, sauta dans sa carriole avec le garçon de ferme qui devait la ramener, et s’éloigna gaiement.

« Oh ! s’il pouvait me faire voir mon petit Jean ! » s’écria-t-elle quand il fut parti.

Elle était pleine d’espoir, malgré ce qu’elle en avait dit à Kersac, et ne perdit pas une minute pour préparer un lit à Jean, dans un cabinet qui se trouvait entre sa chambre et celle de Kersac.