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M. Abel.

Très bien ; rien de plus juste. Je veux parler à M. Métis ; le trouverai-je chez lui en sortant d’ici ?

Jean.

Oui, monsieur ; il ne sort jamais avant midi. »

M. Abel acheva son déjeuner et monta chez le maître du café. Il en descendit au bout d’un quart d’heure.

M. Abel.

Jean, je viendrai te prendre demain pour te mener chez tes futurs maîtres ; habille-toi proprement.

Jean.

Oui, monsieur, je serai prêt. »

Quand Abel fut parti, Jean, toujours si gai, s’assit tristement sur une des chaises qui entouraient les tables. Simon entra et, le voyant sérieux et immobile, il s’approcha de lui.

Simon.

Es-tu souffrant, mon ami ? Comme tu es triste !

Jean.

M. Abel doit me mener demain chez mes futurs maîtres, Simon, et je ne serai plus avec toi.

Simon.

Mais tu me verras souvent, mon ami, surtout quand je serai marié ; mon nouveau commerce me laissera plus de liberté. »

Jean lui serra la main, tâcha de reprendre sa gaieté, et finit par y réussir.

M. Abel avait été chez l’épicier en sortant du