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XVIII

M. ABEL CHERCHE À PLACER JEAN


Hélène attendit au soir pour écrire à son petit Jean et lui annoncer l’heureux changement qui se faisait dans sa vie. Après avoir raconté ce que nous venons de lire, elle ajouta : « Tu vois, mon enfant, que je ne vais manquer de rien ; le bon M. Kersac me paye tout mon entretien ; et je n’abuserai pas de sa trop grande bonté. Il prend la petite Marie à sa charge ; il ne sera donc plus besoin que vous vous priviez, Simon et toi, pour me venir en aide. Gardez ce que vous gagnez, mes bons enfants ; j’ai reçu plus de huit cents francs depuis ton départ, mon petit Jean ; c’est trop pour vous, chers enfants ; il faut songer à votre avenir. Pour moi, j’ai payé toutes les petites dettes qu’on ne me réclamait pas, mais que je savais devoir depuis cinq ans, du temps de ton pauvre père. J’ai fini de payer le médecin il y a trois jours avec les soixante francs