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enfants ; je suis seul dans ce monde ; je puis donc, sans faire de tort à personne, me donner le plaisir de vous faire du bien. Mais… voici du monde qui arrive ; lève-toi, mon petit Jean, mon cher enfant. Nous nous voyons tous les jours… Simon, tu me tiendras au courant de tes affaires, ajouta M. Abel en souriant et en lui serrant la main. Et si on te parle de ta fortune, sache que tu as déjà trois mille francs placés en obligations de chemin de l’Est.

Simon.

Oh ! monsieur !

M. Abel.

Chut ! il y a du monde… À demain, mes enfants. Adieu, mon petit Jean ; c’est bien toi qui as un cœur d’or… Silence ! À demain, de bonne heure. »

M. Abel sortit, presque aussi heureux que ses deux protégés.

Quand la journée fut finie, Simon et Jean montèrent chez eux pour écrire à leur mère, mais non sans s’être bien embrassés et félicités. Ils prièrent ensemble le bon Dieu ; ils le remercièrent et lui demandèrent de bénir leur bienfaiteur, et de lui faire rencontrer un cœur qui l’aimât pour qu’il fût bien heureux. Puis ils se mirent à écrire chacun de son côté.