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de l’escalier, il resta un instant à réfléchir sur la soirée ; pendant qu’il récapitulait les événements auxquels il avait pris part, il entendit la voix de Jean et de Jeannot.

Jeannot.

Je suis obligé de payer le punch. C’est mon guignon qui me poursuit. M. Abel imagine quelque chose d’absurde ; tout le monde s’en tire heureusement ; tous ils rient, ils sont contents. Moi seul j’ai le malheur de tomber sur une grosse fille pesant plus de deux cents livres, qui m’assomme de coups de poing et qui me fait payer ce maudit punch.

Jean.

Ne paye pas tout, pauvre Jeannot ; je t’en payerai la moitié.

Jeannot.

Je veux bien ; combien cela coûtera-t-il ?

Jean.

Dix francs à peu près, pour tant de monde.

Jeannot.

Comment faire pour l’avoir ?

Jean.

Veux-tu que je coure au café, chez nous, pour le demander ?

Jeannot.

Oui, je veux bien, et dis qu’on me fasse payer le moins cher possible ; je suis pauvre, moi.

Jean.

Sois tranquille, je ferai pour le mieux. »

Jean sortit en courant et ne tarda pas à rentrer