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M. Abel.

Nous n’irions pas si loin, sergent ! Je connais mon code, et je sais jusqu’où on peut aller. Allons, au revoir, sergents ! et au café c’est plus agréable que le poste ; et c’est toujours moi qui régale. »

Les sergents remercièrent et sortirent.

Premier sergent.

On voudrait avoir tous les jours affaire à des gens comme cet original !

Deuxième sergent.

Oui, mais quel farceur ! Cette idée de nous régaler. Il est bon garçon tout de même.

« Je crois bien que c’est lui qui a fait l’autre soir la farce du concert chez l’épicier. D’après ce qu’en disait l’épicier, ce devait être lui.

Deuxième sergent.

Et quand ce serait lui, il n’y a pas eu grand mal.

Premier sergent.

Ma foi ! il les a tous mis sens dessus dessous. L’épicière s’est trouvée mal ; les femmes criaient. C’était une vraie comédie.

Deuxième sergent.

Et assez drôle, tout de même. L’épicier était-il en colère ! Et le petit épicier qui pleurait comme un imbécile !

Premier sergent.

Ah oui ! cette espèce de Jocrisse qu’on appelle Jeannot. »

Pendant que les sergents causaient dehors, M. Abel faisait boire à Jean une tasse de café, dans