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a données pour toi ; c’est pour faire le voyage. Adieu, Jeannot ; adieu, petit Jean.

Jean.

Nous serons bien heureux, va ! D’abord, nous ferons comme nous voudrons ; personne pour nous contrarier.

Jeannot.

Ma tante Hélène ne te contrarie pas trop, toi ; mais ma tante Marine ! Est-elle contredisante ! et exigeante ! et méchante ! Je suis bien content de ne plus l’entendre gronder et crier après moi.

Jean.

Écoute, Jeannot, tu n’as pas raison de dire que ma tante Marine est méchante ! Elle crie après toi un peu trop et trop fort, c’est vrai ; mais aussi tu la contrariais bien, et puis, tu ne lui obéissais pas.

Jeannot.

Je crois bien, elle voulait m’envoyer faire des commissions au tomber du jour : j’avais peur !

Jean.

Peur ! d’aller à cent pas chercher du pain, ou bien d’aller au bout du jardin chercher du bois !

Jeannot.

Écoute donc ! Moi, je n’aime pas à sortir seul à la nuit. C’est plus fort que moi : j’ai peur !

Jean.

Et pourquoi pleurais-tu tout à l’heure, puisque tu es content de t’en aller ? Et pourquoi t’étais-tu si bien caché, que c’est par un pur hasard si je t’ai trouvé ?