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un rempli de six pouces pour le mettre à ma taille.

M. Abel, riant.

Mais, mon pauvre garçon, tu flotteras dans tes habits comme un goujon dans un baquet.

Jean.

Ça ne fait rien, monsieur. Il vaut mieux être trop à l’aise que trop à l’étroit. Je m’amuserai bien tout de même. De la musique ! Jugez donc ! moi qui n’en ai jamais entendu. Et puis des rafraîchissements ! moi qui n’en ai jamais bu. Et des échaudés ! des macarons ! du vin chaud !

M. Abel, souriant.

Écoute, Jean ; sais-tu que ce que tu m’en dis me fait venir l’eau à la bouche ? C’est que j’ai bien envie d’y aller ? Ne pourrais-tu pas me faire inviter avec un de mes amis, M. Caïn ?

Jean.

Mais je pense bien qu’oui, monsieur. Je vais demander à Simon. Dis donc, Simon, peux-tu faire inviter M. Abel à la soirée de M. Pontois ?

Simon.

Je suis bien sûr que M. Pontois ne demandera pas mieux ; qu’il sera fort honoré d’avoir M. Abel.

Jean.

C’est qu’il faut aussi faire inviter son ami, M. Caïn.

Simon.

M. Caïn ? »

Simon regarda d’un air surpris M. Abel, qui souriait de l’étonnement de Simon ; mais, reprenant son sérieux :