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pour demain, ma tante, et s’il allait venir à la maison ce soir ou demain de grand matin pour partir ensemble.

La tante.

Je ne peux pas venir à bout de ce garçon-là ; il est là qui hurle depuis une heure ; il ne veut pas m’obéir ; je lui ai dit plus de dix fois d’aller te rejoindre chez ta mère. Il ne bouge pas plus qu’une pierre. L’entends-tu gémir et pleurer ?

Jean.

Où est-il donc, ma tante ?

La tante.

Il est dehors, derrière la maison. Va le trouver, mon petit Jean, et vois si tu peux l’emmener. »

Jean sortit, fit le tour de la maison, ne vit personne, n’entendit plus rien. Il appela :

« Jeannot ! »

Mais Jeannot ne répondit pas.

Il rentra une seconde fois chez sa tante.

La tante.

Eh bien, l’as-tu décide à te suivre ? Il est calmé, car je n’entends plus rien.

Jean.

Je ne l’ai pas vu, ma tante ; j’ai regardé de tous côtés, mais je ne l’ai pas trouvé.

La tante.

Tiens ! où s’est-il donc caché ? »

La tante sortit elle-même, fit le tour de la maison, appela et, comme Jean, ne trouva personne.

« Se serait-il sauvé, par hasard, pour ne pas t’accompagner demain ? »