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te serais fait renvoyer au bout de huit jours. »

Jeannot ne dit plus rien : il prit son air boudeur.

Simon.

Ah ! ah ! ah ! quelle figure tu fais ! Ça ferait bon effet dans un café. Toutes les pratiques se sauveraient pour ne plus revenir ! »

Jeannot prit un air encore plus maussade. Simon leva les épaules en riant.

« Toujours le même ! dit-il. Ah çà ! voici bientôt sept heures. Il faut descendre au café, Jean ; et toi, Jeannot, je vais te présenter à ton maître épicier ; sois bien poli et déride-toi, car l’épicier doit être gai et farceur par état. »

Simon tira un pain de son armoire, en coupa trois grosses tranches, en donna une à Jean et à Jeannot, et mit la troisième dans sa poche ; ils descendirent les cinq étages et entrèrent dans un café très propre, très joli. Jean et Jeannot restèrent ébahis devant les glaces, les chaises de velours, les tables sculptées, etc. Pendant qu’ils admiraient, Simon alla parler au maître du café et revint peu de temps après avec un morceau de fromage, des verres et une bouteille de vin. Il versa du vin dans les trois verres.

« Déjeunons, dit-il, avant que le monde arrive. Et vite, car il y a de la besogne ; il faut tout nettoyer et ranger. »