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Kersac.

C’est elle qui est ta maman, je suppose, puisque tu couches dans le lit de ton frère ?

La petite.

Je n’ai pas de maman, et Jean n’est pas mon frère.

Kersac.

Diantre de petite fille ! on ne comprend rien à ce qu’elle dit. Ce doit être la maison de Jean ; j’aurai plus tôt fait de descendre et d’y voir moi-même. »

Kersac descendit, alla attacher son cheval à un des arbres qui se trouvaient près de la maison, entra, ne vit personne, et sortit par une porte de derrière qui donnait sur un petit jardin. Il aperçut une femme qui sarclait une planche de choux.

Kersac.

Ma bonne dame, savez-vous où demeure la femme Hélène Dutec ?

La femme se releva vivement.

Hélène.

C’est moi, monsieur. Vous venez sans doute pour la petite fille ?

Kersac.

Pas du tout ; c’est pour vous que je viens ; je l’ai promis hier à mon bon petit Jean, et je viens vous donner de ses nouvelles.

Hélène.

Jean ! mon cher petit Jean ! mon bon petit Jean ! Entrez, entrez, monsieur. Je suis heureuse de vous voir, d’entendre parler de mon enfant. »

Et de grosses larmes roulaient de ses yeux pen-