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avantageux à Kermadio ; le propriétaire était large en affaires et se contentait d’un gain fort restreint. Il reprit ensuite le chemin de Kérantré, et ne tarda pas à y arriver et à trouver la maison d’Hélène, qu’il devina au premier coup d’œil, d’après la description que Jean lui en avait faite.

Voyant au bord de la route, près d’un bouquet d’arbres, une maisonnette entourée de lierre, il arrêta son cheval et, s’adressant à une jolie petite fille de cinq à six ans qui jouait devant la maison :

« N’est-ce pas ici que demeure la veuve Hélène Dutec ? »

La petite fille se releva, le regarda en souriant et répondit :

« Je ne sais pas, monsieur.

Kersac.

Comment, tu ne sais pas ? Ne demeures-tu pas ici ?

La petite.

Oui, monsieur, je suis très contente, je ne pense plus à maman.

Kersac.

Sais-tu où est la maison du petit Jean ?

La petite.

Oui, monsieur, c’est ici, je couche dans son lit : c’est la maman de Jean qui l’a dit.

Kersac.

Mais c’est donc la femme Hélène Dutec qui demeure ici ?

La petite.

Je ne sais pas, monsieur.