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Jean remercia Kersac sans trop comprendre le service qu’il lui rendait, mais devinant que c’en était un fort important. Kersac leur expliqua les temps d’arrêt du chemin de fer, les imprudences qu’il fallait éviter ; il s’assura qu’ils avaient de quoi manger dans leurs petits paquets de Kérantré et d’Auray, et que leurs bourses étaient suffisamment garnies. Ils arrivèrent à la gare ; Kersac donna son cheval à garder à un des garçons de l’auberge ; il prit des billets de troisième pour Jean et Jeannot, leur recommanda de ne pas les perdre, parce qu’il faudrait les payer une seconde fois. Il connaissait les employés ; il recommanda Jean et Jeannot au chef de train qui les emmenait ; il embrassa Jean, serra la main à Jeannot, et demanda au chef de train de les bien placer et de ne pas les oublier en route et à leur arrivée.

Jean, surpris et occupé de ce qu’il voyait et entendait, pensa moins au départ de Kersac. Le sifflet se fit entendre, et le train se mit en marche.