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Jeannot qui pansait le cheval et qui avait eu la bonne pensée de lui donner de l’avoine pour l’occuper agréablement pendant le pansement.

Kersac.

Comment ! mais c’est très bien, Jeannot ! Je ne m’attendais pas à te voir si empressé. Continue, mon garçon. Jean m’a si bien guéri avec son massage, que je vais repartir dans une heure pour ma ferme de Sainte-Anne. »

Puis, se retournant vers Jean, il continua :

« Je regrette beaucoup, mon brave et excellent garçon, de ne pas t’emmener avec moi ; mais je ne t’oublierai pas. Et toi, de ton côté, n’oublie pas Kersac, le fermier de Sainte-Anne, près de Vannes. Si jamais tu as besoin de gagner ta vie, ou s’il te faut quelque argent ou n’importe quoi, rappelle-toi que Kersac a de l’amitié pour toi, qu’il te veut du bien, et qu’il sera très content de pouvoir te le témoigner. Je vais parler à l’aubergiste pour mon marché de porcs, et je reviens. »

Il y alla effectivement, mais il ne put rien conclure ; la marchandise était trop chère ; il trouva plus avantageux de prendre tout ce qui restait de petits cochons à vendre à Kermadio. Il revint trouver Jean et Jeannot.

« Voilà mon cheval fini de panser, dit-il ; déjeunons pendant qu’il achève son avoine ; puis nous le ferons boire et nous l’attellerons une demi-heure après. »

Kersac commanda trois cafés au lait, et il rentra dans sa chambre avec Jean ; tous deux étaient sérieux.