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triomphale dans Rome. — Sa conduite politique. — Crime de l’impératrice Ariane. — Mort de Zenon.


ZENON, EMPEREUR. (An 474.)

Chute de l’empire d’Occident. Lempire d’Occident, après une résistance plus prolongée par sa renommée que par sa force, venait de tomber sous les coups des barbares. Ils se partageaient ses dépouilles, fondaient sur ses débris les royaumes de la nouvelle Europe, et, après avoir abattu les empereurs romains, dédaignaient de prendre ce titre trop avili par les derniers princes qui l’avaient porté.

La chute de Rome[1] est la grande époque qui sépare l’histoire ancienne de l’histoire moderne. Celle-ci commence au règne d’Odoacre en Italie et de Zénon en Orient. Un nouveau monde, de nouvelles puissances, des mœurs nouvelles vont s’offrir à nos regards ; les antiques institutions ont péri ; une autre religion règne sur les esprits ; partout ont disparu l’amour et jusqu’au souvenir de la liberté ; l’histoire ne nous donne plus nulle part des vertus civiques à contempler ; les peuples n’ont plus de droits ; l’état se concentre dans la cour ; l’autorité des princes n’est limitée que par celle des grands et par l’ambition des prêtres ; les nations tombent dans la servitude, on ne leur recommande d’autre vertu que l’obéissance ; et, pendant plusieurs siècles, ces peuples nouveaux, plongés dans l’ignorance, courbés sous le despotisme, ne

  1. An 476.