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DE FRANCE.

Cependant il faut convenir que les questions de droit, relatives à la régence et à la royauté, devenaient presque inséparables lune de l’autre ; la première de ces questions avait déjà été résolue à la mort de Louis X. Aussi Philippe de Valois, proclamé sans obstacle régent, reçut en cette qualité les hommages des grands et de leurs vassaux. Ils montrèrent si peu d’égards pour les prétentions d’Édouard, roi d’Angleterre, que M. de Boulainvilliers en conclut qu’il n’y eut point, dans cette circonstance, d’assemblée régulière de pairs et de barons.

Mais le savant publiciste Hallam observe judicieusement que l’existence de cette assemblée est constatée par un discours que prononça, en Angleterre, l’archevêque Strafford, accusé de trahison ; il y rappelle, pour se justifier, la mission solennelle de deux évêques envoyés en France dans le but de soutenir, devant le parlement, les droits d’Édouard au gouvernement de ce royaume.

« Dans cette circonstance, dit Condillac, Philippe fut nommé régent, à l’exclusion des femmes, non « en vertu de la loi salique (qui n’en parle pas), mais par l’autorité des coutumes qui existaient. »

La loi salique, ainsi que le remarque Voltaire, était gravée non dans les actes, mais dans les mœurs. Une convention tacite et universelle la faisait regarder comme une loi fondamentale.

La noblesse française excluait les princesses du trône, parce qu’elle ne voulait pas que le sceptre passât dans une famille étrangère : telle était la véritable et solide raison qui décida les Français à couronner Philippe, quoique ce prince, fils du comte