Page:Ségur - Histoire universelle ancienne et moderne, Lacrosse, tome 1.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
ANCIENS PEUPLES.

nement. Tous ce qu’ont recueilli à ce sujet les auteurs les plus savans n’est fondé que sur des traditions incertaines, mêlées de ces fables qui entourent le berceau des peuples, comme elles amusent l’enfance des hommes.

Inutilité des recherches sur cette matière. Nous croyons donc devoir abstenir de toutes recherches inutiles et de toutes discussions approfondies sur cette matière qui, véritablement, est plus curieuse qu’importante. Ainsi, nous commencerons cette histoire générale par celle des Égyptiens, puisque cette nation, quand même elle ne serait pas la plus ancienne, est celle dont nous pouvons suivre avec moins de doute les traces dans les temps les plus reculés, et qui nous offre encore d’indestructibles et d’admirables monumens pour appuyer ses antiques traditions.

Histoire des Juifs séparée Les livres sacrés, en nous présentant l’histoire du peuple hébreu, nous font bien connaître la suite non interrompue des grands événemens du monde depuis la création de la terre jusqu’à la naissance de J.-C. ; mais cette histoire, tracée par une main divine et que la foi respect, doit être soigneusement séparée de toutes les histoires profanes. D’ailleurs le peuple hébreu ne fut jusqu’à Jacob qu’une famille ; et, tandis que les autres descedans de Noé se dispersaient sur la terre, la famille d’Abraham vécut dans la simplicité pastorale. Les Hébreux ne devinrent une nation nombreuse que pendant leur captivité en Égypte, monarchie déjà puissante et riche, dont les rois avaient de grands et magnifiques palais, quand Israël était encore sous les tentes ; enfin la civili-