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— Oui, Signorina ; z’y vais ; et vous verrez que zé né souis pas si bête que z’en ai l’air. »

Et s’approchant de Mme des Ormes qui causait avec M. de Nancé :

« Signorina, bella, bellissima, moi, Paolo, désire vous voir tous les zours avec vos beaux ceveux noir de corbeau, votre peau blanc de lait, vos bras souperbes et votre esprit magnifique ; et zé demande, Signora, que zé vienne tous les zours ; zé donnerai des leçons à la petite Signorina ; zé serai votre serviteur dévoué, zé dézeunerai, pouis zé recommencerai les leçons, pouis les promenades avec vous, pouis vos commissions, et tout.

madame des ormes.

Ah ! ah ! ah ! quelle drôle de demande ! Je veux bien, moi ; mais si vous donnez des leçons à Christine, il faudra un tas de livres, de papiers, de je ne sais quoi, et rien ne m’ennuie comme de m’occuper de ces choses-là. »

Paolo resta interdit ; il n’avait pas prévu cette difficulté. Son air humble et honteux, l’air affligé de Christine, touchèrent M. de Nancé, qui dit avec empressement :

« Vous n’aurez pas besoin de vous en occuper, Madame ; j’ai une foule de livres et de cahiers dont François ne se sert plus, et je les donnerai à Christine pour ses leçons avec Paolo.

madame des ormes.

Très bien ! Alors venez, mon cher Monsieur Paolo, quand vous voudrez et tant que vous voudrez, puisque vous êtes si heureux de me voir.