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« Cher Monsieur,… cher Monsieur,… merci… »

Puis elle fondit en larmes ; M. de Nancé la prit dans ses bras et l’embrassa à plusieurs reprises en lui disant tout bas :

« Pauvre petite !… Chère petite !… Tu es bonne !… Je t’aime bien !… »

Ces paroles de tendresse consolèrent Christine ; ses larmes s’arrêtèrent, et elle reprit sa place près de François, qui avait été fort agité pendant cette scène. Paolo n’avait rien dit depuis le commencement du dîner, qui avait absorbé toutes ses facultés ; mais on se levait de table ; il avait tout entendu et observé ; il s’approcha de François et lui dit :

« Quand zé vous ferai grand, vous donnerez soufflets au grand vaurien, le Maurice.

— Pourquoi ? lui demanda François surpris.

paolo.

Pour venzeance ; c’est bon, venzeance.

françois.

Non, c’est mauvais ; je pardonne, j’aime mieux cela. Notre-Seigneur pardonne toujours. C’est le démon qui se venge.

— Qui vous a appris cela ? demanda Paolo avec surprise.

françois.

C’est mon cher et bon maître, papa.

christine.

J’aime beaucoup ton papa, François.

françois.

Tu as raison ; il est si bon ! Et il t’aime bien aussi.