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çois parce qu’il t’a riposté très spirituellement, et contre Christine parce qu’elle a défendu François ; et je trouve qu’elle a bien fait et que tu as mal fait. »

Les parents écoutaient le récit et la discussion ; Mme des Ormes la termina en disant :

« Christine se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas ; on dirait que François a besoin d’elle pour se défendre. Je te prie, Christine, de te taire une autre fois.

christine.

Mais, maman, ce pauvre François est si bon, qu’il ne veut jamais se venger, et…

madame des ormes.

Et c’est toi qui te jettes en avant, sottement et impoliment. Si tu recommences, je t’empêcherai de voir François… Va te coucher, au reste ; dans ton lit, du moins, tu ne feras pas de sottises. »

M. de Nancé comprit le regard suppliant de Christine et l’air désolé de François.

« Madame, dit-il à Mme des Ormes, veuillez m’accorder la grâce de Mlle Christine ; en la punissant de son acte de courage et de générosité, vous punissez aussi mon fils et tous ses jeunes amis. Vous êtes trop bonne pour nous refuser la faveur que nous sollicitons.

madame des ormes.

Je n’ai rien à vous refuser, Monsieur. Christine, restez, puisque M. de Nancé le désire, et venez le remercier d’une bonté que vous ne méritez pas. »

Christine s’avança vers M. de Nancé, leva vers lui des yeux pleins de larmes, et commença :